La rentrée est passée : que faire si ton enfant pleure encore chaque matin ?
- Marine Darnat
- 17 sept.
- 4 min de lecture
La rentrée est derrière vous, les sacs sont bouclés, les habitudes reprennent. Mais chaque matin, c’est la même scène : ton enfant pleure au moment de partir à l’école. Cette situation te serre le cœur, te fait douter, t’épuise peut-être.
Rassure-toi, tu n’es pas seul·e. Beaucoup d’enfants vivent une adaptation émotionnelle plus longue que ce que l’on imagine. Et bonne nouvelle : des clés simples peuvent l’aider à traverser cette période avec plus de sérénité — et toi aussi.
Dans cet article, tu vas comprendre pourquoi ces pleurs sont fréquents, ce qu’ils expriment réellement, et comment soutenir ton enfant avec douceur, patience et structure.
Pourquoi les pleurs persistent après la rentrée ?
À ce stade de l’année, tu peux avoir l’impression que « ça devrait être passé ». Et pourtant, pour de nombreux enfants, les émotions liées à la rentrée arrivent en décalé. Voici pourquoi :
D’abord, ton enfant sort de plusieurs semaines d’un été souvent plus libre, plus souple. Revenir à un rythme structuré (horaires, rituels, séparation) demande un véritable ajustement corporel et émotionnel.
Ensuite, le premier jour de classe est souvent porté par l’excitation de la nouveauté. Mais après quelques jours, la réalité du quotidien scolaire s’installe : c’est à ce moment-là que la fatigue et la résistance peuvent apparaître.
Enfin, certains enfants sont plus sensibles à cette transition. C’est notamment le cas des enfants hypersensibles, anxieux, à haut potentiel intellectuel, ou de ceux qui ont connu une année précédente difficile.
Déculpabiliser : ce que les pleurs ne veulent pas dire
Lorsque ton enfant pleure chaque matin, tu peux facilement interpréter cela comme un échec : « Je n’ai pas bien préparé la rentrée », « Il est malheureux à l’école »... Mais en réalité, ces pleurs ne disent pas que tu as mal fait.
Ils veulent simplement dire :
« La séparation est difficile pour moi. Je viens de vivre deux mois formidables, et revenir à l’école me demande de mobiliser beaucoup de ressources. »
Ces larmes sont une façon d’exprimer un trop-plein, pas un rejet total de l’école ni un drame profond. Il est essentiel de ne pas chercher à minimiser tout de suite :
"Mais non, ça va aller ! Tu vas retrouver ton copain Léon !"
Privilégie plutôt une validation émotionnelle sincère :
« Je vois que c’est difficile pour toi ce matin. »
« C’est normal d’avoir un peu de mal à reprendre le rythme. »
« Tu es courageux.se de traverser ça, je suis fièr·e de toi. »
Trois leviers pour apaiser ton enfant au quotidien
1. Créer des repères visuels rassurants
À cet âge, la notion du temps est floue. Un semainier visuel peut aider ton enfant à se repérer dans la semaine, à anticiper les jours d’école et ceux à la maison.
Utilise des pictogrammes ou des couleurs simples pour représenter :
Les jours avec école (et qui vient le chercher)
Les activités ou rituels du soir
Le week-end ou les moments en famille
Ce type d’outil donne du concret, ce qui réduit l’insécurité liée à l’imprévisibilité.
2. Mettre en place un rituel de séparation
Les matins sont des moments sensibles. Un rituel de séparation peut sécuriser ton enfant sans qu’il ait besoin de mots.
Quelques idées :
Un petit dessin ou un mot doux glissé dans la poche
Un objet que vous partagez (un cœur dessiné sur la main, un petit caillou « magique »)
Un geste spécifique (bisou magique, câlin spécial, poignée de main secrète)
L’objectif : montrer à ton enfant que même séparés, vous êtes reliés — et que vous vous retrouverez ce soir.
3. Privilégier la décompression le soir
Après une journée à se contenir, ton enfant a besoin d’un sas de décompression. C’est un temps précieux, qui vient libérer les tensions physiques et émotionnelles.
Privilégie des activités comme :
Jeux libres, dessin, peinture, pâte à modeler
Temps calme à deux (lecture, câlin, musique douce)
Bouger son corps : sauter, courir, grimper, faire du vélo…
L’idée n’est pas d’occuper à tout prix, mais de laisser de l’espace pour se déposer.
Quand demander de l’aide extérieure ?
Dans la majorité des cas, les pleurs du matin diminuent naturellement avec la mise en place de repères et de rituels.
Mais certains signaux peuvent indiquer qu’un accompagnement professionnel serait bénéfique :
Les pleurs persistent au-delà de 3 semaines sans amélioration
Ton enfant montre d’autres signes de souffrance : troubles du sommeil, de l’alimentation, repli, colère
Tu te sens toi-même à bout, dépassé·e, ou inquiet·ète
Dans ces cas, n’hésite pas à consulter un·e psychologue de l’enfance, une sophrologue ou une psychomotricienne. Ce n’est pas dramatique — c’est simplement offrir un cadre bienveillant pour comprendre ce qui se passe, et poser des repères adaptés.
Ressources utiles pour accompagner la rentrée
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