La place du partage des émotions en famille
- Marine Darnat

- 8 oct.
- 3 min de lecture
Dans les accompagnements au cabinet ou en visio, je constate souvent la même difficulté : chacun dans la famille vit ses émotions à sa manière, et cela crée parfois des tensions. Un parent qui garde tout pour lui, un enfant qui pleure fort, un autre qui s’énerve vite… Et très vite, les malentendus s’installent. On se comprend moins, on se sent seul, et l’ambiance à la maison devient plus tendue.
Pourquoi est-ce si difficile de partager ses émotions ?
Nos émotions sont influencées par notre histoire personnelle, notre tempérament, notre éducation, notre fatigue, ou encore notre environnement. Il est donc normal que chacun ait une manière différente de ressentir et d’exprimer ce qu’il vit.
Mais ces différences deviennent parfois source de malentendus :
👉 Un parent peut trouver un enfant “trop sensible”.
👉 Un ado peut juger ses parents “trop dans le contrôle”.
👉 Une dispute peut éclater simplement parce que personne ne se sent entendu ni compris.
La bonne nouvelle, c’est qu’il est possible de créer de nouvelles habitudes pour mieux communiquer et apaiser le climat familial.
Comment rétablir le dialogue émotionnel ?
Rétablir le lien passe souvent par des gestes simples, mais constants. Il ne s’agit pas de tout changer du jour au lendemain, mais de remettre un peu de conscience et de bienveillance dans la façon de vivre ensemble. Le partage des émotions en famille est un véritable levier d’harmonie au quotidien.
1. Mettre les émotions en images
Les enfants, comme les adultes, ont parfois besoin de voir pour comprendre. Des outils visuels comme la roue des émotions ou la météo des émotions permettent à chacun d’identifier ce qu’il ressent sans avoir à chercher les bons mots. Ces supports deviennent un langage commun, une base de dialogue qui simplifie la communication.

(Vous trouverez facilement des roues des émotions à télécharger pour impression, où à acheter, sur internet, etsy etc.)
2. Créer des temps d’échange réguliers
Essayer de prendre un petit temps chaque semaine pour faire le point sur les émotions vécues par chacun :
« Qu’est-ce qui t’a rendu joyeux cette semaine ? », « Y a-t-il un moment où tu t’es senti triste ou en colère ? »
Ces moments ne doivent pas être longs ni parfaits. L’essentiel, c’est de créer un espace d’écoute où chacun peut parler librement, sans jugement. C’est souvent là que les liens se retissent.
3. Apprendre à réguler ses émotions
Partager, c’est important — mais savoir se réguler l’est tout autant. Apprendre à respirer profondément, à nommer ce qu’on ressent, à faire une pause avant de réagir sont des petits gestes simples qui peuvent changer beaucoup de choses. Ils aident chacun à garder le lien, même quand l’émotion monte.
4. Se faire accompagner par un professionnel
Parfois, les tensions ou blocages sont installés depuis longtemps. Dans ces cas, un accompagnement thérapeutique familial ou individuel peut être un vrai levier d’apaisement. Un professionnel formé à la dynamique familiale offre un regard extérieur, une écoute neutre et bienveillante, et propose des outils adaptés à chaque situation.
Ce soutien permet souvent de renouer le dialogue, de comprendre ce qui se joue dans les échanges, et de retrouver un climat de confiance au sein du foyer.
En résumé : le partage des émotions, une clé d’apaisement familial
Le partage des émotions n’est pas inné — il s’apprend, pas à pas. En créant des espaces d’échange, en s’appuyant sur des outils simples et, si besoin, sur l’aide d’un professionnel, il devient possible de réintroduire de la compréhension et de la douceur dans le quotidien familial.
Apprendre à mieux se comprendre soi-même et à écouter l’autre, c’est souvent le premier pas vers une relation plus sereine et plus confiante.
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Cet article a été rédigé par Johanne Kalifa, psychologue au sein du Cabinet Visio. Retrouvez ses infos et prenez rdv avec Johanne ici